L’Épée de Welleran est un conte fantastique écrit par Lord Dunsany en 1908. S’il pose presque tous les éléments qui formeront plus tard la fantaisie, le récit révèle toutefois plusieurs niveaux de lecture. Outre le merveilleux avec lequel il compose exclusivement, Lord Dunsany aborde aussi les thèmes de la mémoire, du souvenir, bref de l’enracinement. L’Épée de Welleran est une ode que l’on pourrait assimiler peu ou prou à l’acception du roman national. Se déroulant dans la cité de Merimna, imprenable de par la réputation de ses légendaires défenseurs que les tribus barbares croient toujours en vie, car invincibles sur le champ de bataille, Lord Dunsany pose aussi le dur constat de la vanité humaine l’emportant sur la sagesse des anciens.
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L’Épée de Welleran
Phantasia – Préface
Difficile exercice que de se lancer pour la première fois dans la publication amatrice. L’association Apocryphos avait l’ambition – modeste – dans la réalisation de ce recueil de dépoussiérer l’image d’une fantasy étouffée par les codes commerciaux qu’imposent les grandes maisons d’édition actuelles, codes posés malgré lui par Tolkien, qui consacra sans le savoir le triptyque elfe-nain-hommes (entre autres choses) dont le genre n’arrive plus à se défaire. L’on avait à vrai dire songé à citer China Mielville et sa fameuse citation « Tolkien est le kyste sur le cul de la fantasy », mais au dernier moment, nous nous étions quand même rendu compte que ç’aurait été ingrat vis-à-vis du maître. D’autant plus que c’est grâce (ou à cause) de lui que ce recueil s’est concrétisé, du moins en partie.
Si nous avons finalement opté pour Valerio Evangelisti, c’est parce que nous avions un double-objectif, que nous espérons avoir atteint. Outre une fantasy siphonnée par le marché éditorial que nous voulions tenter de réhabiliter, c’est aussi l’exigence stylistique ; celle qui consiste tout simplement à rendre hommage à notre langue, qui est aujourd’hui sacrifiée à des normes obscures, posées par des législateurs littéraires tout aussi obscurs d’ailleurs… Combien de fois voyons-nous des rayons de librairies crouler sous des légions d’auteurs insipides contant des tranches de vies aussi banales que superficielles ? Combien de fois voyons-nous ces mêmes thuriféraires du vénal prôner indécemment que « l’absence de style est un style » et autres fadaises qui, n’en doutons pas, exigèrent probablement de longues séances d’onanisme intellectuel pour en déduire un tel contresens ? L’on renverra ceux-là au Discours sur le style de Buffon, qui avançait sagement que « ceux qui écrivent comme ils parlent, quoiqu’ils parlent très bien, écrivent mal », et ce, déjà en 1753 !
Les auteurs que nous avons sélectionnés répondent donc à ce double-objectif ; dépoussiérer l’image de la fantasy en s’éloignant des codes commerciaux qui l’ont mutilée, mais aussi en présentant chacun un style propre, avec sa personnalité, ses exigences (parfois ses maladresses). Tous les textes figurant dans ce recueil ont voulu contribuer humblement à ce défi exigeant (peut-être trop exigeant penseront certains). Voilà pourquoi nous trouverons aussi au sommaire deux auteurs étrangers qui ouvrent et ferment le présent recueil, pour montrer que cette envie de réexplorer l’Imaginaire ne concerne pas seulement les écrivains français, mais qu’elle représente un véritable enjeu littéraire.
[Dossier] L’Agent des Ombres
L’agent des Ombres est une saga de fantaisie française démarrée voilà quelques années déjà, et qui a su se bâtir une bonne réputation de par son univers sombre et ses personnages développés en profondeurs, qu’ils soient secondaires ou non. Du moins, selon les critiques positives. Comptant aujourd’hui sept tomes, avec une première « saison » terminée, il était plus que temps de nous pencher sur ce phénomène littéraire de chez nous.
L’évolution éditoriale de la Fantaisie
Depuis Tolkien, les idées préconçues sur la Fantaisie fusent, à tort ou à raison, et la plupart arrêtent leur vision de ce genre littéraire au seul auteur du Seigneur des Anneaux ! Et pourtant, elle est un genre bien plus large et bien plus profond que ce que montrent les nombreux livres qui pullulent sur le marché de l’édition. À cause des multiples recyclages et sous-genres existants, beaucoup de néophytes ne savent pas distinguer la Fantasie avec d’autres genres de la littérature de l’Imaginaire, comme le Fantastique, ou même la Science-Fiction ! Pourtant, la Fantasie comporte ses propres éléments qui permettent une distinction facile de ces genres. Sa définition est basée avant tout sur les composants de son univers, composants communs au genre entier. Réduire la Fantasie au seul paradigme posé par Tolkien a malheureusement contribué à cette confusion, et à l’émergence de nombreux récits médiocres, qui occultent une trop grande partie d’un genre finalement très méconnu. Lire la suite