La « bit-lit », littéralement « littérature mordante », est un terme popularisé par les éditions Bragelonne. Envahissant de plus en plus les rayonnages de librairies depuis quelques années, ce genre proliférateur soulève plusieurs questions d’éthique littéraire. Décrié justement par de nombreux lecteurs et écrivains comme un terrorisme littéraire dans la mesure où la bit-lit anéantirait plusieurs figures et codes de l’Imaginaire, son but demeure aussi très ambigu ; est-ce réellement écrire pour permettre l’évasion ? Ou, au contraire, la bit-lit participe-t-elle aussi à l’acculturation générale du fait qu’elle incarne, en littérature, l’abjuration culturelle au profit de l’Argent ? Comme susmentionné, c’est un genre inflationniste, dont l’absence de réelles qualités est souvent reproché, mais qui connaît un triomphe commercial sans limite, et donc propre aux caractéristiques de la culture de masse, ou même de l’hédonisme de masse, pour reprendre l’expression de Pier Paolo Pasolini. Lire la suite
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Conférence : Vampyres contre Modernité
La figure du Vampyre est bien connue de tous, ne serait-ce que par l’interprétation qu’en fit Bela Lugosi qui immortalisa la représentation d’un mort-vivant aux cheveux gominés et au goût vestimentaire baroque, ou encore du fameux Nosferatu de Murnau, qui consacra la fatalité de la lumière pour cette créature. Toutefois, malgré les idées reçues que nourrirent les nombreux films en la matière, le Vampyre est en réalité une figure aussi complexe que moderne, bien qu’âgée de plusieurs siècles ! Sans cesse poursuivi par une volonté de le renouveler, les diverses actualisations que le célèbre mort-vivant subit n’entraînèrent pas que des effets positifs. Comme le disait Marigny en 2003 : « L’inconvénient d’un tel procédé est que l’on risque de sombrer très vite dans le stéréotype. Le vampyre étant par excellence un personnage enfermé dans une codification très précise… ». Aujourd’hui, les dernières productions en date continuent de souffrir d’une vision étriquée, sinon consumériste. Finalement, la grande question que l’on se pose en comparant les œuvres du XIXe et du XXe siècle, c’est de se demander comme nous avons pu passer du monstre décrit dans Dracula à une espèce de boule disco’ engendrée par Twilight.
C’est en voulant répondre à cette interrogation que Fabrizio Tribuzio-Bugatti, président fondateur de l’association Apocryphos, et Jonathan Frickert, écrivain, analyseront les diverses évolutions et mutation de ce vampyre mal-aimé et maltraité. Lire la suite