Amateurs de littérature new-look aux délires bien trempés, je vous présente le Saint-Graal.
Moi & ce Diable de blues figure le roman infernal coup de cœur, plutôt coup de pieu dans l’aorte (pour peu que l’on concède le qualificatif de roman) dégluti par un tandem qui risque de faire parler de lui crescendo. Et d’ailleurs les critiques piquées d’euphorie fusent déjà depuis quelque mois sur la toile. Au risque de passer pour le dernier des béotiens, – quoi que je n’en ai cure, je vais y aller franco : la plupart des têtes d’affiche du thriller peuvent se rhabiller, ici, point de dénouements qui soulagent l’esprit, pas plus que de tissus cousus dans la demi-mesure. Sentimentalisme ? Introuvable entre les pages, on repassera donc pour l’eau de rose, voire ne serait-ce qu’une rosée d’amourette, que dalle, c’est pour les fiottes qui ont le timbre suave et fleur bleue, ça. Les investigations façon Grangé sont tout juste bonnes à foutre à la broyeuse après une pareille claque, car même si elles ont le mérite d’être imprégné d’un mal certain, pour ne pas dire d’un certain mal (oh, la bonne intention !) et d’une angoisse omniprésente, ce livre-ci les devance, (dans l’baba les écrivaillons !) portant le nom du Malin jazzy à coup d’blues en chair et en magma pour preuve significative, (et dont on notera le superbe et ô combien élégant clin d’oeil) et, cerise sur le space cake, nous renvoie directement les chatoiements du Pandémonium sur les rétines grâce à sa couverture sulfureuse. Richard Tabbi et Ludovic Lavaissière, – quoi que les gaillards n’en soient pas à leur premier coup d’essai littéraire, sont directement passés d’inconnus à maîtres en matière de dingueries romanesques/policières saupoudrées de surréalisme. (Ils gagnent à se faire connaître, les bougres !) Lire la suite